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EMMA BRUSCHI, LA TALENTUEUSE


portrait d'Emma Bruschi


Emma Bruschi est une jeune artiste reconnue pour son travail de la paille. Elle réussit avec brio à associer l'artisanat rural à la mode, deux univers qui ont baigné son enfance et façonné son style. La jeune femme nous parle de son parcours, de ses inspirations et de ses projets passés et à venir...







Interview


Emma, peux-tu nous parler de ton enfance ?


" Je suis née et j'ai grandi à Marseille, d'un père méditerranéen et d'une mère montagnarde. Mon enfance et ma personnalité se sont construites sur ces deux univers hétéroclites; nous vivions en pleine ville mais nous avions un poulailler dans notre jardin, j'habitais au bord de la mer toute l'année et je passais une grande partie de mes vacances dans la ferme familiale de Haute-Savoie, dans un petit village à une quinzaine de kilomètres d'Annecy. J'y ai vécu des moments champêtres merveilleux aux côtés de mes grands-parents paysans ainsi que mes cousins, mon oncle et ma tante. " 



D'où te vient la créativité ?


" Ma mère et ma grand-mère m'ont transmis dès le plus jeune âge la passion des loisirs créatifs en tous genres: la couture, le tricot, la peinture... Bien qu'elle soit avocate, ma mère passionnée de mode et d'art appliqué, avait cofondé une boutique de mode féminine à Marseille où je l'accompagnais le weekend. "







Quel est ton curcus ?


" Avoir baigné dans ce milieu très créatif n'a laissé aucun doute sur les études que je voulais suivre. Je voulais m'orienter vers des études d'art appliqué, en design de mode, plus spécialisé dans les techniques de fabrication que dans le stylisme. J'ai tout d'abord faits une prépa en Design de Mode à Lyon, puis la Bachelor Saint-Luc à Tournai en Belgique. Enfin, j'ai passé un master à la Haute Ecole d'Art et de Design de Genève, toujours spécialisé en mode et accessoires. Au début de mes études, je touchais à tout mais j'avais un penchant pour les matières naturelles rapiécées, raccommodées qui racontaient mes souvenirs d'enfance à la ferme. "



Comment est arrivée ta vocation pour le travail de la paille ?


" Le travail de la paille est arrivé en deuxième année de mon master à la HEAD de Genève. J'ai commencé à m'intéresser aux objets des moissons et j'ai alors découvert les bouquets tressés en paille. Ces bouquets étaient fabriqués par les ouvriers agricoles à la fin de la saison pour remercier la maîtresse de maison de les avoir accueillis. Dans toutes les cultures de céréales, on retrouve ce rituel ancestral avec d'autres esthétiques. La matière et l'histoire m'ont tout de suite plu car ils évoquaient à la fois mon goût pour la création et mon amour de la paysannerie. Je me suis alors mise en quête de retrouver les artisans qui pourraient m'apprendre leur technique et pouvoir ainsi transmettre le geste. Par chance, je faisais mes études en Suisse, pays très riche en artisanat agricole. J'ai découvert notamment le musée Ballenberg et surtout le musée de la Paille Schweizer Stroh Museum qui m'a soutenu dans mes recherches; ils m'ont dirigé vers les artisans spécialisés qui eux-mêmes m'ont enseigné leur savoir-faire et prêté les outils. "




Collection 1976, souvenirs rustiques de Nouveau Standard

 


 " La matière et l'histoire m'ont tout de suite plu car ils évoquaient à la fois mon goût pour la création et mon amour de la paysannerie."



Chaise en paille par Emma Bruschi


Peux-tu nous expliquer brièvement le processus de fabrication et de création de cette matière ?


" Tout d'abord je récolte ma propre paille de seigle dans la ferme savoyarde de mes grand-parents dirigée aujourd'hui par mon oncle et ma tante. Ensuite, je sélectionne, coupe et calibre les tiges qui sont fendues à l'aide d'un fendoir. Puis, avec une sorte de rouet, la paille est cordée pour obtenir un "fil" qui peut ensuite être tissé au même titre que le coton ou la laine. "



Quelles sont tes sources d'inspiration, et les comptes Instagram que tu aimes particulièrement?


" C’est le passé qui me stimule le plus! Toutes les techniques artisanales anciennes sont une source d'inspiration. Elle constituent un véritable moteur. Les livres, les musées de vieux métiers sont autant de supports.

Pour Instagram, j'aime les comptes de the crafty_beggars de l'artiste écossaise Rachel Frost dont les oeuvres sont inspirées de l'art populaire, celui de Veronica Main MBE - hat.plait - qui fabrique des chapeaux en paille, et le compte de l'historien artdelalaine. J'aime aussi les collections de skeltonjohn et l'univers fooding néo-baroque d'andrea.sham."







Agenda


Livre

" Savoir et Faire - Objets et gestes d'autrefois" chez Ulmer éditions

(techniques d'artisanat domestique, objet d'art populaire, une collection de 10 objets inédit)

Sortie prévue en novembre


Résidence

Maison Mode Méditerranée

Retour de résidence autour de la technique du Boutis Provençal 



emmabruschi I Instagram @emma.bruschi

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